Le frein de langue court ou ankyloglossie est une malformation congénitale de la langue qui limite sa mobilité et qui peut donc amener des difficultés au niveau de l’allaitement, entre autres. Ce n’est pas un phénomène nouveau. Les freins de langue ont toujours existé, mais leur traitement a varié selon les époques. Avec le retour de l’allaitement dans les années 2000, certaines problématiques en allaitement n’arrivent pas à être résolues. Puis, en traitant les freins de langue, ces problématiques diminuent de façon significative. Dans le but de favoriser, de soutenir et de protéger l’allaitement, ne serait-il donc pas pertinent de traiter les freins de langue courts ?
Frein de langue court et allaitement
Les chiffres varient d’une source à l’autre, mais environ 5 à 10% des bébés ont un frein de langue court. Sachant que l’allaitement est le mode d’alimentation à privilégier pour les nourrissons, intervenir auprès du frein de langue peut s’avérer une solution lorsque certaines problématiques d’allaitement sont présentes. Les symptômes peuvent être très variés d’un bébé à l’autre et d’une maman à l’autre, indépendamment du type de frein de langue, ce qui rend la tâche ardue pour les évaluer.
Comprendre la normalité
Dans le développement normal, la langue est attachée au plancher de la bouche. Cet attachement disparaît au fur et à mesure du développement fœtal, du bout vers la base. Dans certaines conditions encore inconnues ou hypothétiques, ce développement ne se fait pas totalement et alors, reste un frein de langue parfois court. Les bébés naissent avec toutes les compétences et les réflexes pour se nourrir au sein de leur mère. Les bébés qui naissent avec un frein de langue court vont compenser pour arriver à obtenir le plus de lait possible, ils s’adaptent à cette condition, mais parfois avec comme conséquence, les symptômes que l’on connaît.
L’évaluation d’un frein de langue
Plusieurs approches existent pour évaluer un frein et c’est là que les choses se compliquent, car il n’y a pas de consensus sur la façon de l’évaluer. Il est, par contre, clairement démontré que l’évaluation visuelle ne suffit pas. Il est nécessaire de faire une évaluation digitale dans la bouche du bébé. Il est aussi essentiel de tenir compte des symptômes au niveau de l’allaitement pour décider s’il est nécessaire de couper ou pas.
Le traitement d’un frein de langue court
L’intervention ou frénotomie se fait aux ciseaux ou au laser principalement, mais on voit aussi l’utilisation du scalpel. La frénotomie est reconnue pour être sécuritaire et simple. Elle ne prend que quelques minutes. Tout de suite après l’intervention, il est recommandé de mettre le bébé au sein pour le calmer et faciliter la cicatrisation. L’intervention pour couper le frein de langue ne représente pas le traitement en soi, mais une partie du traitement. Pour éviter un recollement des tissus pendant la cicatrisation et favoriser également une bonne mobilité de la langue, une collaboration multidisciplinaire est cruciale. La meilleure ressource pour guider les parents, évaluer et référer, est une consultante en lactation IBCLC. Elle saura accompagner les parents dans les difficultés d’allaitement qu’ils rencontrent et les différentes interventions nécessaires pour améliorer leur situation. Il ne faut pas oublier que les risques du non-allaitement sont plus grands que les inconvénients de la frénotomie et donc que tout doit être mis en place pour favoriser l’allaitement.