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Ces violences dont ‘’on ne doit pas dire le nom’’

La journée d’action pour la santé des femmes approche à grands pas, soit le 28 mai. J’aimerais donc en profiter pour vous jaser de ce que sont les violences obstétricales et gynécologiques (VOG) pour que vous soyez davantage informés, solidaires et alertes.

Concrètement, les violences obstétricales et gynécologiques sont : « Les VOG sont des violences systémiques et genrées qui sont en lien avec la santé reproductive et sexuelle. Elles prennent forme dans un contexte de suivi gynécologique ou obstétrical. Elles peuvent être vécues lors d’un accouchement, d’une fausse couche, d’un avortement aussi bien que lors d’un simple rendez-vous gynécologique, d’une échographie ou d’une mammographie. Les personnes vivant à l’intersection de plusieurs systèmes d’oppressions tels que les femmes racisées, excisées, autochtones, en situation de handicap, lesbiennes, bisexuelles, les personnes intersexes et les personnes trans et non-binaires sont encore plus à risque de subir cette violence. L’existence des VOG prend racine dans un système patriarcal qui méprise les corps des femmes et les corps non conformes. Ces violences sont également issues d’un système de santé défaillant qui valorise la performance au détriment de l’écoute des personnes. Dans un tel système, les patient.es ne sont pas aux centres des soins. » (STOPVOG.ORG)

Pour vous expliquer ce qu’est ce genre de violence, voici des situations vécues :

Carole 42 ans, se remémore parfois son accouchement difficile il y a 10 ans : le médecin décide de faire une épisiotomie et utilise une ventouse sans explication. Son bébé est mis sous observation loin d’elle pendant plusieurs heures sans qu’elle puisse même le voir une minute.

Sylvie 34 ans demande une épidurale car elle ne supporte plus la douleur. L’anesthésiste manque son coup, personne ne la croit lorsqu’elle dit qu’elle continue de tout sentir et personne ne cherche à apaiser cette souffrance.

Kadija, femme racisée, accouche de son 8ème enfant par césarienne d’urgence. Elle fait une énorme hémorragie et l’obstétricien décide de pratiquer une hystérectomie sans lui expliquer les risques et conséquences de cette intervention irréversible. Juste parce qu’il jugeait que 8 enfants, c’était assez pour elle. Maintenant elle ne peut plus avoir d’enfant malgré le fait qu’elle souhaitait en avoir un autre.

Marie-Ève 16 ans passe son premier examen gynécologique. Le médecin lui affirme qu’elle devrait envisager une opération pour rapetisser ses petites lèvres car ce n’est pas très esthétique. Maintenant elle refuse d’avoir des relations sexuelles avec son copain par peur de se faire juger.

Ce sont malheureusement des situations qui arrivent assez fréquemment et la majorité de la population ne sait même pas ce que sont les violences obstétricales et gynécologiques. Et pourtant, les conséquences de ces actes sur la vie des femmes peuvent être graves : choc post-traumatique, lien mère-enfant difficile, dépression post-partum, baisse d’estime de soi, image négative de soi, sentiment de honte, de culpabilité, d’impuissance vis-à-vis l’expérience vécue, affects dépressifs et anxieux, idéations suicidaires, baisse de désir sexuel, douleurs aux relations sexuelles, baisse de plaisir et de satisfaction sexuelle, dégoût face à leur corps, incontinence, et j’en passe.

Cette violence est trop souvent diminuée, invalidée, niée et ridiculisée par le personnel soignant et les gouvernements. C’est pour cette raison qu’il est important d’informer les femmes sur leurs droits et de les amener à rompre le silence pour que les choses puissent changer.

Si vous avez vécu des situations de ce genre :

  • Vous avez subi une intervention médicale sans votre consentement et/ou sans vous en avoir parlé au préalable (ex. utilisation de forceps, épisiotomie, hystérectomie, rupture des membranes)
  • Vous avez été menacée par rapport à un choix à faire.
  • Vous avez été forcée de rester dans une position précise pour accoucher malgré votre inconfort
  • Vos questions ont été ignorées.
  • Vous avez été culpabilisée par rapport à vos choix (ex. allaitement) ou à votre situation personnelle (ex. mère soloparentale).
  • Vous avez reçu coups, pincements, gifles ou avez été attachée contre votre gré par le personnel soignant.
  • On vous a refusé ou imposé le choix d’une méthode contraceptive.
  • Tout autre acte ou remarque que vous jugez comme étant discriminatoire, violent, invalidant, sexiste, lesbophobe, transphobe.

Vous n’êtes pas seules, votre souffrance/expérience est valide et vous pouvez recevoir de l’aide appropriée. Prenez soin de vous toutes, vous êtes importantes.

 

RESSOURCES

Action des femmes handicapées (Montréal) (AFHM)

Centre de solidarité lesbienne (CSL)

Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN)

Ordre professionnel des sexologues du Québec (OPSQ)

Ordre professionnel des psychologues du Québec (OPQ)

Regroupement Naissance-Renaissance (RNR)

Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)

Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec (RAFIQ)

Réseau des lesbiennes du Québec – Femmes de la diversité sexuelle (RLQ/QLN)

Stop Violences obstétricales et gynécologiques Québec (www.stopvog.org)