La grossesse est un moment espéré et attendu pour beaucoup de femmes. L’accouchement en est, bien évidemment, la finalité. Lorsqu’il s’agit de notre premier bébé, la simple idée de penser à l’accouchement peut engendrer du stress ou de l’inquiétude, car il s’agit d’un nouvel événement complètement inconnu. Il est impossible de planifier et de contrôler son accouchement, il faudra lâcher-prise sur certains aspects. Mais comme experte du plancher pelvien, voici trois de mes recommandations pour bien préparer votre région pelvienne à l’accouchement vaginal.
Petit rappel anatomique du plancher pelvien
Le plancher pelvien est un ensemble de muscles et de fascias s’insérant du pubis jusqu’au coccyx. Il porte bien son nom puisqu’il forme ainsi le plancher du bassin. Celui-ci possède plusieurs rôles essentiels: il assure la continence urinaire et fécale; il supporte tous les organes pelviens, dont la vessie, l’utérus et les intestins; il est impliqué dans la fonction sexuelle; il assure la stabilité lombo-pelvienne en travaillant avec les autres muscles du corps; puis, finalement, il participe à l’accouchement (en se relaxant) pour la naissance de votre enfant.
La position idéale pour l’accouchement
Vous avez le droit d’accoucher dans la position de votre choix, que ce soit couchée sur le côté, à genoux ou à 4 pattes par exemple. Il est important de comprendre que la position que nous voyons souvent dans les films (mi-couchée avec des étriers) n’est pas optimale, car elle empêche la mobilité efficace du sacrum. Elle est aussi à éviter si vous aviez déjà des douleurs au pubis, au bassin et au coccyx durant la grossesse. Sachez que même si vous prenez l’épidurale, vous pouvez éviter cette position en accouchant couchée sur le côté de façon sécuritaire.
Si vous ne prenez pas l’épidurale, toutes les possibilités s’offrent à vous. L’important est de choisir une position dans laquelle vous êtes confortable, une position qui vous est habituelle et une position qui, le jour J, vous permettra de respirer efficacement et de bouger votre bassin sans gêne. À partir de 37 semaines de grossesse, nous vous encourageons à prendre les différentes positions et à vous imaginer en train de donner naissance. Cet exercice pourra vous aider à déterminer la position que vous préférez. Sachez, toutefois, vous adapter le jour de votre accouchement, car il se pourrait que vous en décidiez autrement le jour J et c’est bien correct comme cela. Écoutez-vous sans jugement.
Les « fameux » assouplissements du plancher pelvien
Est-ce qu’il faut étirer ou pas les muscles de la région pelvienne en fin de grossesse ? Si oui, à partir de quand ? La préparation du plancher pelvien à l’accouchement en effectuant des étirements vaginaux est, selon nous, un essentiel pour la majorité des femmes. Elle est recommandée à partir du milieu du 3e trimestre environ. Les étirements visent à assouplir la région vulvo-vaginale qui subira, avouons-le, un étirement intense durant l’accouchement. Ces exercices sont sans danger pour le fœtus et peuvent être faits manuellement, à l’aide d’un dilatateur ou par votre partenaire. Les objectifs de ces étirements périnéaux sont : réduire les chances de déchirures périnéales et de recours à l’épisiotomie durant l’accouchement ainsi que favoriser l’engagement et la descente du bébé dans le petit bassin.
Nous vous encourageons à prendre rendez-vous avec l’une de nos physiothérapeutes si vous souhaitez connaître les étirements exacts à faire. Également, l’entreprise Pelvi Life offre aussi un programme en ligne de préparation à l’accouchement.
La technique de poussée optimale pour accoucher
Votre poussée sera plus efficace si elle est bien exécutée. Il est recommandé de favoriser une poussée sur l’expiration lente et profonde. En effet, il semble qu’il soit mieux d’éviter la poussée bloquée, poussée qui se produit avec le blocage de la respiration en fin d’inspiration. Cette technique de poussée est couramment favorisée dans les hôpitaux, mais vous pouvez demander d’essayer une autre technique.
Tout au long de l’accouchement, conserver une respiration fluide et profonde vous aidera à soulager la douleur liée aux contractions utérines. En plus, la poussée sur l’expiration sera plus progressive et permettra de protéger les structures de votre plancher pelvien. Par contre, si jamais vous n’êtes pas efficaces en poussant sur votre expiration ou que pour une raison ou une autre, vous utilisez la poussée bloquée, dites-vous que vous avez essayé et que vous donnez le meilleur de vous. Un accouchement c’est déjà difficile, alors laissez la culpabilité et le regret de côtés.
Je vous souhaite la plus belle et la plus douce des rencontres avec votre poupon! L’accouchement est un événement intense, magique et puissant… Et il arrive bientôt pour vous! Nous sommes avec vous!