Le plancher pelvien est un ensemble de muscles qui forme un bol au fond du bassin et qui joue un rôle important dans la capacité à retenir les urines, les gaz et les selles, dans le support des organes et du bassin et dans la fonction sexuelle. On ignore souvent l’importance de ces muscles jusqu’à ce que des symptômes incommodants apparaissent. Il a d’ailleurs été bien documenté que les cancers uro-gynécologiques féminins et les traitements qui y sont associés ont des impacts considérables sur le plancher pelvien et les tissus environnants.
Quelques chiffres sur les cancers uro-gynécologiques au Canada
Nombre de nouveaux diagnostics estimé au Canada en 2024 (Société Canadienne du Cancer)
Col de l’utérus: 1600 femmes
Ovaires: 3000 femmes
Utérus: 8600 femmes
Vessie: 3000 femmes
Organes génitaux (vagin, vulve): 1070 femmes
Comment les traitements pour le cancer affectent le plancher pelvien?
Les traitements vont différer en fonction de la taille de la tumeur, de sa localisation et de son stade. Parmi les interventions médicales les plus fréquentes, on retrouve la résection de la tumeur (retrait chirurgical du tissu cancéreux), l’hystérectomie (ablation de l’utérus), la salpingo-ovariectomie (ablation des ovaires et des trompes de fallope) et la résection de ganglions lymphatiques. Ces interventions peuvent avoir un impact direct sur les muscles du plancher pelvien en raison du tissu cicatriciel qui se forme et de l’inflammation, mais aussi un impact indirect via les changements hormonaux associés au retrait des ovaires. Les femmes vont se plaindre de fuites urinaires ou fécales plus fréquentes, de sensation de lourdeur vaginale (associée à une descente d’organe) et même de douleurs aux relations sexuelles.
Les thérapies adjuvantes comme la chimiothérapie et la radiothérapie peuvent également avoir des répercussions sur les muscles du plancher pelvien et les tissus pelviens. La radiation dans la région pelvienne peut occasionner une perte d’élasticité des tissus vaginaux entraînant une possible perte de profondeur et de largeur du canal vaginal. Un impact peut également se faire ressentir au niveau du fonctionnement des muscles du plancher pelvien et même de la vessie, occasionnant des troubles au niveau de la fonction urinaire.
De plus, il peut arriver que les ganglions lymphatiques soient retirés chirurgicalement au niveau du bassin afin d’éviter les métastases. Les conséquences qui peuvent alors être observées sont un œdème (gonflement) chronique de l’abdomen et des organes génitaux. Cela peut avoir un impact sur le fonctionnement de la vessie et occasionner des douleurs pelviennes et des douleurs sexuelles.
Malgré l’abondance d’études sur l’effet du traitement contre le cancer sur la santé pelvienne, l’importance de ces effets varie d’une personne à l’autre. Certaines femmes ne présenteront aucun symptôme et d’autres pourront présenter des symptômes légers à graves apparaissant immédiatement après le traitement ou se développant avec le temps.
La physiothérapie périnéale pour ne plus souffrir en silence
Il faut savoir que les survivantes de cancers uro-gynécologiques peuvent bénéficier de traitements en physiothérapie périnéale pour adresser leurs symptômes, autant avant qu’après leurs traitements et/ou chirurgies contre le cancer. Les traitements en physiothérapie peuvent contribuer à diminuer les douleurs ressenties, entre autres lors des relations sexuelles, et à diminuer la raideur des cicatrices et des tissus affectés par la radiation. Les exercices et conseils donnés contribuent grandement à éliminer les fuites urinaires et fécales, l’hyperactivité de la vessie ainsi qu’à prévenir une descente d’organe éventuelle.
N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec une physiothérapeute périnéale à la clinique pour retrouver une qualité de vie plus satisfaisante suite à votre cancer ou si vous avez simplement des questionnements ou des inquiétudes!