Bouger, prendre l’air, faire son social, diminuer le stress, retrouver son poids santé … toutes des raisons très logiques pour faire du sport et des raisons d’autant plus importantes lors d’un post-partum, une période d’adaptation et de changements d’envergures.
Comme physiothérapeute en rééducation périnéale et pelvienne, nous sommes souvent questionnées sur quelles activités sont les mieux ou lesquelles sont à proscrire?
- Est-ce qu’il faut absolument des cours adaptés postnataux?
- Est-ce que les sports plus doux comme le yoga sont mieux?
- Est-ce possible de reprendre les sports d’impact?
En plus, du type d’activité, souvent les gens se demandent quel est le meilleur moment pour reprendre?
- Certains médecins recommandent d’attendre 6 mois avant les activités avec impact. Est-ce que c’est essentiel et vrai pour tout le monde?
- Si j’ai été active toute ma grossesse, est-ce que je peux reprendre plus tôt ?
- Je n’ai aucun symptôme de fuite ou encore de lourdeur, est-ce que c’est un signe que mon corps est prêt?
Toutes ces questions sont légitimes et peuvent régulièrement se résumer en une phrase, soit quels sont les risques du retour au sport après un accouchement et quelles sont les meilleures méthodes pour les éviter?
La réponse est malheureusement ÇA DÉPEND! Comme dans beaucoup de choses dans le milieu de la santé, on doit intervenir au cas par cas.
Il n’y a pas de temps idéal ou de type d’activités idéales selon moi. L’important est d’avoir une bonne préparation physique avant tout. C’est-à-dire de commencer par des exercices de renforcement des muscles profonds (qui sont souvent impactés par la grossesse et l’accouchement) tels que le plancher pelvien et le transverse de l’abdomen. Ensuite, faire un renforcement plus spécifique pour nos activités ou nos sports. Par après, je pense qu’un élément qui est parfois oublié est le fait de décortiquer les tâches que l’activité va nous demander. Par exemple, avant de reprendre un sport de raquette (tennis, squash, badminton, etc.), on peut d’abord se pratiquer à simplement faire le mouvement avec la raquette dans le vide, ensuite frapper une balle au mur et finalement pratiquer nos changements de directions. Par la suite, on peut jouer un match amical avec un adversaire. Le mot magique à garder en tête est donc PROGRESSION, car cela permet de bien préparer notre corps afin d’éviter les blessures, les descentes d’organes ou les fuites, mais aussi, cela nous permet de voir nos limites et de nous réajuster rapidement au besoin.
Les activités qui comportent des impacts (course, rebonds, sauts, trampoline, etc.) comportent toujours un certain « risque » pour le plancher pelvien ainsi que pour d’autres muscles, ligaments et articulations ailleurs dans le corps, étant donné l’aspect vitesse et réaction avec le sol. Par contre, avec une bonne préparation, accompagnée d’un suivi avec un(e) professionnel(le) en activité physique et en rééducation périnéale et pelvienne, ce risque peut être bien contrôlé.
Pour savoir si le corps est prêt, quelques symptômes peuvent être des bons indicateurs lorsque l’on parle du plancher pelvien. En aucun cas, une sensation de descente ou de lourdeur au niveau du périnée devrait être ressentie. Il en va de même pour les fuites urinaires, que ce soit des très petits volumes ou des fuites majeures, il s’agit d’un signe que vous en demandez trop à votre périnée. Finalement, tous types d’inconforts abdominaux ou encore d’envies pressantes sont également un bon indice. Tous ces symptômes, s’ils apparaissent, ne sont pas nécessairement dangereux, mais c’est un avertissement d’ajuster ou de ralentir. On ne veut idéalement pas qu’ils soient présents pendant, immédiatement après et durant les vingt-quatre heures suivant l’activité.
En espérant que mes conseils vous aident à mettre en place des trucs et des méthodes pour reprendre vos activités physiques préférées tout en étant sécuritaires pour votre plancher pelvien adoré. Cependant, garder en tête ce que je mentionnais au début de cet article : il s’agit toujours du cas par cas selon la personne en tant que tel, son histoire de grossesse et d’accouchement, les facteurs de risques qu’elle présente (ex : maladie, embonpoint, etc.) et plus encore. L’évaluation et le suivi personnalisé avec une physiothérapeute est fortement recommandé pour vous aider.
Bon entraînement!